Artichauts à la juive, anchoïade
C'est une recette née dans le ghetto juif de Rome. Une recette d'un temps difficile, tellement plus difficile que notre petite contrariété. C'est une recette de gens heureux malgré le malheur, qui faisaient avec ou plutôt sans, trouvant dans cet ostracisme et ce dénuement des trésors d'inventivité. Qui ont forgé une partie de la belle, la joyeuse cuisine italienne.
On les servait après Kippour, le Grand Pardon. Et nous avons tant à nous faire pardonner.
C'est devenu au fil du temps une recette de printemps, de celle qui magnifie le bel artichaut violet. Aussi belle que bonne, elle se sert en apéritif, parfois farcie de persil, de menthe et d'ail. Ou avec une belle anchoïade*.
Ingrédients (pour 4 personnes) :
12 artichauts violets (pas trop petits)
1 citron
QS huile de friture, sel
Préparation :
Mettez des gants pour éviter les traces d'oxydation et éplucher les artichauts en retirant les premières feuilles. Taillez la queue en biseau à 6 cm de la base, tailler le bout dur des feuilles (si les artichauts sont petits et très tendres vous pourrez les garder). Tournez-les (en taillant le tour depuis la base avec un geste circulaire jusqu'au sommet), et éventuellement ôtez le foin du coeur. Ecraser les artichauts sur une surface plane pour ouvrir les feuilles afin de former une fleur (et surtout de permettre à la friture de pénétrer plus facilement le coeur du légume).
Chauffez l'huile dans la friteuse à 150°. Plongez les artichauts (il vous faudra deux à trois tournées), laissez frire quelques minutes suivant la taille des artichauts (de 2 à 4 minutes). Egouttez et déposez sur un papier absorbant.
Remontez la température à 180° et frire à nouveau deux minutes jusqu'à ce que les artichauts soient bien cuits (vérifiez que la pointe du couteau pénètre bien à coeur).
Egouttez à nouveau. Salez, sauf si vous servez avec une anchoïade maison, et mangez avec les doigts. Et cante cante de ta voix câline mon petit bambino...