Eloge du croûton

 


Ce petit morceau d'une fierté de notre gastronomie. Un petit bout de rien, un peu tordu, arraché à la miche ou à la baguette, sans autre figure que ces bords irréguliers, cette mie alvéolée, faite de cratères et de montagnes, dont la vertu n'est que de retenir la sauce traînant au fond du plat, le juste resté agrippé à la casserole. Etendard du manque d'éducation chez ceux qui pincent les lèvres et les fesses d'une moue dédaigneuse devant la trivialité du pauvre Jean s'abaissant sans retenue à lamper ce reliquat d'assiette. Bavant sans doute en secret devant la gourmandise qu'ils s'interdisent bêtement.

Savent-ils à côté de quoi ils passent, tristes fous corsetés dans les baleines du savoir-vivre selon Nadine ?

Parce qu'elle est là la vraie vie, dans ce petit croûton qui vient chercher les sucs caramélisés dans la poêle, quintessence du goût, substantifique moelle de la cuisson. Dans ce bonheur à napper le pain, à se régaler de beurre mousseux doré au feu.

Le reste n'est qu'accessoire finalement 

La cuisson des rougets était parfaite, les foies sublimaient le fumet réduit, les cèpes réjouissaient le palais, mais le beurre sur ce quignon, mes amis... !!!

Quand mon fil Instagram s'invite sur le blog, pour le plaisir des images et des mots qui vont avec