Purée, vous avez dit purée ?
La purée de pommes de terre est un monument de la cuisine française. De ces plats dits de garniture qui, bien exécutés, volent la vedette dans l'assiette. Dans lequel la cuillère plonge et replonge avec gourmandise dans un ballet incessant qui réjouit les coeurs et les palais. Elle tomba un temps en disgrâce dans les années 70 à cause d'une doublure en carton, la purée en flocons déshydratés et ses fausses promesses publicitaires. C'est là tout le paradoxe de la malbouffe qui ne s'assume pas, la publicité au refrain entêtant en vantait la tradition. Sans le temps passé à la préparer, comme si la cuisine était définitivement une corvée dont la femme désormais active serait à tout jamais libérée. Les années 80 et la cuisine moderne -comprenez minceur et santé, n'arrangèrent pas ses affaires. Il fallait expurger le gras, le beurre et la crème étaient enfer et damnation, vive la patate bouillie à l'eau. A la rigueur un filet d'huile d'olive -l