Gravlax de cabillaud betterave shiso, salade croquante, mangue


Parce que l'aventure c'est l'aventure (elle est là qui vous attend ce soir) et que la cuisine, comme la vie, est une aventure, je suis partie vers des rives inconnues, des contrées où l'hiver est roi, de poissons à la chair enneigée, d'un blanc si pur dans l'eau bleu noir des fjords.
Et sur un magnifique pavé de skrei j'ai tenté cette cuisson sel et sucre, remplaçant l'aneth par le shiso, ajoutant la betterave, intéressée tant par la couleur qu'elle pouvait apporter que par les notes de terre qui allaient se confronter à la mer.
Partir à l'aventure, suivre un chemin sans savoir où l'on va, le pas hésitant au milieu des broussailles, revenant en arrière, doutant de la destination. La vue était bien belle à l'arrivée, malgré les griffes aux genoux, le goût était au rendez-vous, que j'attendais, mais l'important n'est-il pas le chemin ?
Huit heures auraient suffi là où je mis un jour entier, le sel à ma main se fit un peu trop lourd, le couteau un peu trop épais, mais l'herbe a donné des notes magnifiques, la chair resserrée, ourlée de pourpre, exhalait des saveurs de terre. Le croquant des radis et des oignons faisait comme un grand vent, et la mangue suave arrondissait l'ensemble. Il est doux parfois de se perdre en route...